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Famille Fol
Histoire
Isaac Fol est né à Vandoeuvres en 1764, il est de confession protestante et eut trois enfants vivants : sa fille, Moïsa, qui s'occupera du ménage Fol après la disparition précoce de sa mère ; Etienne, commis voyageur ; et Daniel Elisabeth, plus tard officier de santé, comme son père.
Le 19 septembre 1795, un peu moins de trois ans avant que les troupes françaises n'investissent la région, Isaac Fol demande à la Faculté de Médecine l'autorisation de pratiquer la chirurgie dans son village natal, Vandoeuvres. Sans formation académique poussée, il aspire à être reçu en qualité de chirurgien de campagne pour exercer la petite chirurgie, la médecine, et délivrer quelques remèdes. Son bagage se résume vraisemblablement à quelques années passées à assister un maître chirurgien et peut-être une à deux années d'études dans une école de médecine. Nous n'avons trouvé aucune mention officielle faisant état d'un doctorat en médecine ou en chirurgie. Cependant, il faut signaler qu'à une reprise il est gratifié du titre de docteur par les autorités qui le convoquent pour examiner l'état mental d'un quidam.[203]
De chirurgien de campagne, il fut donc d'abord assimilé aux chirurgiens de la ville, puis en 1811, on le retrouve pour la première fois dans l'annuaire de la république du Léman sous le titre d'officier de santé, appellation qu'il conservera jusqu'à son décès en 1834. A son décès, son fils cadet Daniel-Elisabeth Fol s'installa à Vandoeuvres et reprit sa clientèle.
http://www.unige.ch/lettres/istge/memoires/beboux/frame.html
Dans les registres testamentaires du XIXe siècle des archives d'État figurent les dernières volontés Isaac Fol. Ce document tout en confirmant les particularités du personnage, déjà mises en avant dans les paragraphes précédents, témoigne des conditions de vie relativement simples d'Isaac Fol.
Si elle ne baignait pas dans une misère noire, la famille Fol appartenait probablement à la bourgeoisie locale grâce à la condition de maire et de praticien de campagne d'Isaac Fol qui la plaçait au-dessus de nombre de ses concitoyens de Vandoeuvres. Le revenu d'officier de santé d'Isaac Fol, à l'instar de celui de ses collègues français ne devait pas dépasser les 1000 francs par ans.[252] En comparaison, Jean-Pierre Goubert évalue le gain annuel du Docteur Lavergne -- médecin de campagne à la même époque -- aux alentours de 4000 francs. Cependant, la pension de famille apportait vraisemblablement un certain plus au ménage Fol. Mais cette activité rémunératrice secondaire est aussi révélatrice de sa condition laborieuse.
Ce document est d'autant plus intéressant qu'il a été rédigé dans un style fort différent des testaments ou codicilles que nous avons pu rencontrer jusqu'ici. En effet, Isaac Fol ne se contente pas de faire l'inventaire de ses biens, au demeurant fort modestes, mais il révèle quelques facettes des caractéristiques traditionnelles d'une famille rurale modeste. Le père qui n'avait pu bénéficier des études synonymes d'élévation et de bien-être social s'est démené sa vie durant pour offrir des études à son fils. Voici donc son testament reproduit dans son intégralité.
Considérant que j'ai fait grands frais et me suis imposé de grandes privations pour donner un état à mon fils Daniel Elisabeth et pour son rétablissement lors de sa grosse maladie en 1833.
2°) qu'au contraire mon fils Etienne Joseph a gagné sa vie depuis l'âge de 16 ans, sans m'avoir coûté pour son apprentissage.
3°) Que ma fille Moïsa Françoise m'a peu coûté par son instruction et que depuis l'âge de 15 ans qu'elle avait quand sa mère est morte, elle est toujours restée à la maison, a conduit le ménage avec économie, et en soin de ma personne avec dévouement ; qu'elle a appliqué une partie de son gain à renouveler les meubles de la maison, qui sous ce rapport sont bien à elle, n'ayant plus à moi en meuble que ceux de ma chambre, tout considéré, je dispose comme suit des biens quelconques que je pourrai laisser à mon décès, savoir : au bureau de bienfaisance de Vandoeuvres dix francs ; à l'école rurale de Peissy dix francs qui leurs seront livrés dans les trois mois après ma mort ; à mes petits enfants vivant à mon décès, à chacun un des gros services d'argents, marqué au poinçon "IF" et les quatre, ceux dont le chiffre est gravé seront à ma fille comme me provenant par le canal de son amie Madame Faure ; les deux autres à mes fils. La garderobe en noyer à deux portes provenant de sa mère est aussi dévolue à ma fille, le tout à part droit et comme préciput et en témoignage de mon affection et de ma gratitude pour le soin qu'elle a eu de moi.
Quant au surplus des biens que je laisserai à mon décès, ma dite fille Moïsa Françoise prélèvera le quart de plus liquide, et aura son droit légal sur le restant.
Je dois affirmer que je ne suis possédeur (sic) en argenterie que de dix services ; les autres objets en argenterie sont à ma fille qui les a reçus des parents de ses pensionnaires. Les linges, nappages et de corps marqués à son nom, c'est elle qui les a faits de ses épargnes ; ma montre d'argent dont je me sers je la lègue aussi à ma fille. Je désire qu'il ne soit point fait d'encan[253] de mes hardes mais distribuées équitablement 1°) aux indigens qui m'auront rendu service. 2°) puis à volonté ou gardées.
Mes meubles et linges se diviseront entr'eux comme il leur conviendra et aimablement, ou par le sort.
Il n'y a rien à moi, en meubles que ce qui est très vieux, ma fille ayant fait les autres pour l'usage de sa maison de pension.[254]
Il est difficile d'évaluer ce qu'il entend par « le surplus de ses biens » dont sa fille devait bénéficier « du quart le plus liquide ». Cependant, il y a fort à parier, si l'on considère l'inventaire minutieux de son argenterie, de ses effets personnels et de ses vieux meubles, qu'Isaac Fol n'avait pas de fortune personnelle. La faible somme qu'il parvint à épargner, fut allouée au règlement des frais relatifs aux études entreprises par son fils Daniel-Elisabeth à Paris. Ici encore, ainsi qu'il l'avait déjà inscrit dans ses carnets au sujet des consultations impayées, il ne manque pas de rappeler, les sacrifices qu'il a dû consentir. Il ne fut d'ailleurs pas en mesure de les financer jusqu'à leur terme. L'inscription dans une Faculté comme Nancy ou Montpellier lui aurait peut-être permis d'atteindre ce but, ...le prestige du diplôme parisien en moins.
Néanmoins, ses deux fils étant chacun parvenu à se faire une situation, c'est sa fille Moïsa-Françoise qui fut la principale bénéficiaire du testateur. Les dispositions prises en sa faveur avaient vraisemblablement pour objet, non seulement de la récompenser des sacrifices consentis pour son père, mais aussi et surtout, de la doter pour en faire un parti acceptable.
Par ailleurs, comme cela semblait être de coutume, en tout cas chez les médecins et les pharmaciens, le bureau de bienfaisance de la commune fut cessionnaire d'un don en espèces. La somme de dix francs qu'il versa à cette institution, si elle peut paraître dérisoire est, encore une fois, révélatrice de l'état de fortune du praticien de campagne.
En comparaison, Charles-Antoine Peschier pharmacien à Genève jusque vers 1817, outre les 1355 francs qu'il légua à diverses institutions de bienfaisance, transmit à ses descendants trois maisons situées à la Grand'Rue (n°16-17 et 206), une quatrième à Plainpalais ainsi que 4000 mille francs pour l'un de ses fils.[255]
Finalement, après la mort d'Isaac Fol, son fils Daniel-Elisabeth vint s'installer à Vandoeuvres et récupéra la clientèle de son père. En parallèle il continua l'exploitation d'une « pension bourgeoise » avec sa femme et sa soeur Moïsa, comme le signale l'annuaire de 1840.[256]
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mise à jour du 20 novembre 2001